Quelques réflexions autour de notre travail

D'abord, nous avons travaillé sur un projet de très courte durée qui essayait de matérialiser un parcours qui reliait la terre et l'eau. Il fallait donner une réponse spécifique à la transition entre deux espaces et faire d'un déplacement qu'on fait toujours au pied, un nouvel événement architectural.  Ç’avait une relation avec le projet plus important du Studio qui travaille sur la question des espaces intermédiaires dans la construction d’un projet et aussi dans la perception nuancée et rythmée d'un parcours.

Ensuite, nous avons commencé avec l'analyse de l'endroit choisi à partir d'un emplacement du concours Europan. L'école m'avait proposée de diriger notre recherche autour de la question de logement, et voici une opportunité pour développer une proposition basée sur plusieurs questions qui me semblent très importantes dans la construction, plutôt que d'un objet, d'un outil de travail, un regard qui pourrait être utilisé dans d'autres contextes:

01.-L'implantation d'un projet à l'intérieur d'une ville avec une identité propre, avec un contexte très bien défini et hiérarchisé. Par opposition à la création ex-novo des nouveaux quartiers, le "recyclage" d'un espace urbain qui a été démoli et qu'il faut créer à nouveau comme faisant partie d'un réseau déjà existant.

02.-La création d'un espace ouvert publique capable d’établir un dialogue avec les autres espaces publiques à l'échelle du centre urbain. Alors, quelle doit être la taille et le caractère de cet espace? Quel est la relation entre le bâti et le vide? Au quel point un système de logement est capable de définir cette relation?

03.-Les analyses à distance, souvent à travers d'Internet à conséquence d'une pratique à chaque fois plus globalisée. Pour moi, ça a aussi une relation avec le fait que pour comprendre vraiment une culture, l'architecture comme discipline reste trop court et qu'il faut s'appuyer sur plusieurs disciplines pour s'assurer de la lecture de l'emplacement.

04.-Travailler sur un projet dont nous n’avons ni un volume fixe à construire, ni une typologie des logements, ni un minimum des pièces. Si les outils de travail souvent liées étroitement au contexte, ni le programme ne sont pas assez forts pour donner forme au projet, il nous faudrait penser dans des règles internes au projet (un système) qui soit assez puissante pour conduire la démarche de la proposition.

05.-Le programme résidentiel dans le cadre de notre discipline. Du fait qu'il s'agit d'un travail où la petite échelle est vraiment importante, les questions d'assemblage, répétition, flexibilité ou industrialisation sont vitales. Dans presque tous les cas de notre Studio, il y a certaines propositions qui d’après les règles d’un "mat-building", seront capables de s’étendre jusqu’à l’infini. Il s'agit d'éviter la conception d'un bâtiment comme un 'objet' aux limites finies qui se pose sur la terre.

06.-La concaténation des espaces des échelles modulables, c'est à dire, la gradation rythmée entre la ville et notre chambre et aussi, plutôt que depuis la séparation trop restreint de publique/privé, entre la sphère individuelle et collective. Dans cette même idée de gradation, travailler pour qu'elle ne soit pas linéale, mais parfois profiter d’une mixité de situations pour établir une relation non seulement verticale mais aussi horizontale. Peut-on comme citoyens profiter des nouvelles relations avec la ville depuis les bâtiments résidentiels? Le contact avec le sol et le ciel sont aussi très importants.

Donc, si nous n'avons ni un programme, ni une quantité des unités, nous ne connaissons pas très bien le contexte, quels sont les outils de travail (c'est à dire, les contraints) pour développer le projet? Le système lui-même, soit-il structurel, dimensionnel, formel... après avoir trouvé un système spatiale capable de 'conquérir' le terrain, l'unité de logement a été développée en cohérence avec l'ordre interne du projet. Parfois ça nous amène à des solutions un peu forcées par rapport à l'habitat conventionnel, mais voilà l'idée d'un projet qui pousse sur ses propres lois.