BATH+ROOMS
À chaque fois qu’on évoque le programme résidentiel ou de façon plus large, la notion d’habiter, la réflexion repose sur la question de "programme" ou des "fonctions", même aussi sur des typologies qui sont propres au marché (T2 / T3 / T4…). Il y a un rapport de surfaces, des conditions d’habitabilité, de règlements à remplir… Pour la plupart de cas, cette approche devient extrêmement simpliste ou même caricaturale, surtout dans la mesure où un logement doit répond à une dimension, qu’on appellerait, poétique. Là où on habite, nous devons instaurer une forme d’identité, une forme d’attachement qui permet d’associer un espace aux événements qui ont lieu. Je propose donc de parler plutôt des "rituels" et de se demander à notre tour, quelle est la structure spatiale capable d’articuler ces "pratiques" qui se déplacent entre deux pôles: l’individu et la collectivité.
Articuler, ça veut dire établir des transitions grâce à des dispositifs architecturaux, en principe, très simples: une porte, une cloison, une fenêtre, mais aussi, une chaise, une table, une lampe, qui ne sont que des intermédiaires… Tout plan suppose une forme de mise en relation de ses occupants. Au lieu d’attaquer cette question par des différentes approches, nous allons l’adresser à partir de l’étude d’une des pièces les plus complexes et le plus souvent laissée à l’abandon dans nos logements d'aujourd’hui: la salle de bain.
Vous voyez bien que dans le mot il y a déjà une question qui se pose: "salle de bain", tout comme nous pourrions parler de "salle de séjour" ou de "salle à manger". En effet, c’est une salle, une pièce. C’est aussi le cas de sa traduction en anglais, encore plus directe: "bath-room", "living-room" ou "bed-room". Déjà dans la nomenclature, il y a une prise de position par rapport à ce qui représente un logement: une addition de pièces où chacune est dévouée à une fonction précise. Or, il faut savoir que ces dénominations sont apparues très tard dans l’histoire de l’architecture et qu’avant, très souvent, les pièces étaient conçues comme des espaces plus polyvalentes. Ce Studio nous donnera aussi l’opportunité de discuter sur une des trois axes de travail qui font partie du projet pédagogique de l’école: "plan-no plan".
Nous allons démarrer avec l’analyse des salles de bains issues du deux derniers siècles. Certains appartiennent à des maisons dites "classiques" du XXème siècle, mais une bonne partie vient du Japon. Il ne faut pas confondre le fond de la question, nous ne sommes pas ici appelés à discuter ou à juger sur la pertinence de ces pièces par rapport à notre façon d’habiter. Donné le fait qu’habiter est étroitement liée à une dimension culturelle spécifique, nous ne pouvons prétendre d’intégrer ces solutions de façon automatique. Ces cas d’études sont importants comme intermédiaire, comme puissant déclencheur pour creuser dans des thématiques variées, nous allons nous en servir d’eux. Il faut les prendre comme s’ils auraient l’ADN d’une maison complète, à tel point qu’il n’y aura pas de différence entre l’étape d’analyse et l’étape du "projet", toutes les deux superposées pendant le semestre.
0 commentaires → Année 2017-2018: 1e semestre
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